Critique : Le ruban blanc de Michael Haneke

Publié le par njer57

Les Films du Paradoxe

Je vais l'avouer tout de suite, j'ai mis du temps avant d'aller voir cette Palme d'Or 2009. Pourquoi ? Je sais pas peut-être parce qu'un film de 2H24, en noir et blanc, sur la vie d'un village protestant d'Allemagne du nord, à l'aube de la 1ère GM, le tout en allemand, c'est pas forcément très alléchant sur le papier.

Les Films du ParadoxeMais comme c'est la Palme d'Or de cette année et que beaucoup ont aimé, je me suis décidé à aller le voir et finalement je ne le regrette pas. Alors au début j'ai eu du mal, faut dire que l'allemand n'est pas la langue la plus harmonieuse et les protestants ne sont pas les gens les plus rigolos de la Terre. Mais au bout d'une bonne 1/2 heure, j'ai fini par rentrer dans l'histoire, dans cette enquête d'un jeune instituteur qui veut découvrir la raison de ces accidents étranges qui surviennent dans son village.
Avec ce film sur l'éducation des jeunes allemands au début du XXème siècle, Haneke revient sur l'une des raisons qui conduiront ce pays à basculer dans l'horreur du nazisme. Il dresse aussi un portrait éclairé de la campagne allemande d'avant-guerre.

Ulrich Tukur. Les Films du Paradoxe

Terriblement austère,
le film n'en reste pas moins intéressant tant dans son scénario que dans sa réalisation ou sa direction d'acteurs. L'histoire (trop ?) complexe perd le spectateur dans les non-dits de ce petit village coupé du monde. L'austérité de la réalisation cadre parfaitement avec le scénario tandis que l'utilisation du noir et blanc donne au film une ambiance malsaine et oppressante. Les acteurs se débrouillent à merveille malgré des rôles difficiles. Les visages quasi inexpressifs de certains enfants (comme sur l'affiche) font froid dans le dos et la relation glaciale avec leurs parents finit de mettre le spectateur mal à l'aise.

Les Films du Paradoxe

Quelques minutes en moins n'auraient pas fait de mal et l'intrigue un peu trop lente alourdit l'ensemble mais on sent la volonté du réalisateur à prendre son temps. Il laisse le spectateur s'immerger doucement dans l'atmosphère sordide de son film qui reste pourtant d'une grande beauté. Le ruban blanc ne méritait peut-être pas la Palme d'Or (perso je l'aurais plutôt attribué à Un prophète de Jacques Audiard) mais Haneke sait ce qu'est le cinéma.

Les Films du Paradoxe

Tagada, tagada, voilà les Dalton (désolé, en plus ils sont 5 pas 4)



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