Harvey Milk : biopic sur un leader politique pas comme les autres
MY NAME IS HARVEY MILK AND I'M HERE TO RECRUIT YOU !
C'est de cette manière que Harvey Milk commençait la plupart de ses discours et c'est de cette manière que commence le biopic que Gus Van Sant lui a consacré.
Le réalisateur nous convie ici à revivre l'histoire de cet homme dont le combat à permis de faire évoluer les mentalités sur l'homosexualité et que pourtant peu de gens, y compris moi jusqu'à ce film, connaissent. Choisissant une réalisation assez classique (Milk racontant son histoire au travers de flash-back) Gus Van Sant nous plonge dans le San Francisco des années 70 où pour la 1ère fois, un homosexuel réussit le pari fou d'être élu Supervisor de la ville (une sorte de conseiller municipal) face à un électorat relativement peu ouvert à la communauté gay et qui n'eut alors de cesse de faire reculer les injustices dont elle était victime dans le pays.
S'il n'y avait qu'une chose à retenir du film ce serait sans aucun doute la prestation hallucinante de Sean Penn qui ne joue pas simplement un rôle, il est Harvey Milk, la ressemblance physique étant bluffante et son jeu d'acteur incroyable. Gus Van Sant réussit à tirer le meilleur de son acteur allant pour la première jusqu'à la faire sourire, une performance que personne auparavant n'avait réussit. Sean Penn met vraiment toute sa force dans le personnage et le fait revivre à l'écran devant nos yeux comme peu d'acteurs aurait pu le faire, une interprétation qui méritait bien un Oscar.
Face à lui des acteurs tout aussi prodigieux que ce soit Emile Hirsh, le jeune homosexuel qui va rallier la cause d'Harvey ou Josh Brolin, son rival politique et personnage très ambigüe. Mélangeant fiction et image d'archives, Gus Van Sant dresse un portrait honnête du personnage, montrant ses qualités comme sa grande ténacité et son éloquence, mais aussi ses faiblesses, ses doutes et ses défauts. Milk étant en effet un fin tacticien qui réussit à rallier les gens à sa cause par des tactiques politiciennes. Seuls petits défauts, mais commun à beaucoup de biopic, la chronologie un peu floue de la vie d'Harvey Milk et de nombreux personnages que l'on a parfois du mal à identifier. Mais au-delà de ça, Gus Van Sant remplit ses complètement objectifs en nous offrant une belle leçon de politique et de tolérance.
